Il y a quelques années passées, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel ( CSAC) avait formellement interdit et suspendu les interventions des tradipraticiens dans les médias. Il était reproché à ces derniers de commettre beaucoup d’abus dans leurs communications en faisant « l’apologie sexuelle et s’adonnant à la concurrence déloyale, etc. ».
Comme s’ils voulaient profiter aujourd’hui de la quasi absence des instances de régulation et de censure des contenus des programmes des médias, comme l’auraient constaté certains observateurs, les tradipraticiens refont surface sur la plupart des chaînes de télévision et stations de radio avec les mêmes dérives dans leurs communications.
Elle s’appelle Maman La Reine Mwana ya Mongala Nzambe ya Béton, un nom qui signifie littéralement, « Maman La Reine, fille de la femme Ngala, dieu des solides et considérables fesses ». C’est la tradipraticienne dont des publicités, taxées d’apologie sexuelle, font actuellement rage sur presque toutes les chaînes de télévision œuvrant dans la ville province de Kinshasa.
Dans ses différentes apparitions médiatiques, la dame emploie des expressions trop faciles, appelant des jeunes filles et femmes à la consulter pour se faire bomber leurs petites fesses, afin d’attirer et de séduire les regards des hommes.
Maman La Reine explique également qu’elle fait grossir l’organe génital de l’homme avec son fameux produit dénommé “ Burin ”.
Une seconde ou un jour ne passe sans que ses publicités ne passent dans les médias. Elles sont relayées à travers de nombreuses pièces de théâtre. Et comme si cela ne suffisait pas, la tradipraticienne utilise d’autres leaders d’opinions, entre autres, des artistes musiciens pour faire passer ses communications. L’on montre dans des clips, des femmes qui en marchant, font balancer les fesses incroyablement bombées.
D’aucuns déclarent qu’à l’instar d’autres phénomènes vécus tels que “ le phénomène Udjana ”, etc., la situation contribue sans doute à la propagande de la sexualité et partant, détruit l’éducation des enfants.
« … Finalement l’on se demande si on va où dans ce pays… Les autorités ne voient-elles pas ces genres de bêtises qui passent aussi à la télé ? », s’est interrogé sous couvert d’anonymat un monsieur, la cinquantaine révolue. « Ce n’est pas propre d’observer des publicités de grossissement des fesses comme ça à la télé… Ça… Non… Ce pays, tout est à revoir », a-t-il ajouté.
Les médias ayant aussi comme rôle essentiel “ éduquer la masse ”, ici l’appel est lancé au CSAC et à la Haute Autorité des médias de veiller donc sur des types de contenus diffusés à longueur de journée sur les chaînes de télévision et stations de radio de la place.
Fabrice Lukamba