Ça fait pratiquement 5 jours que les internautes voient et revoient un message attribué au Gouverneur du Tanganyika, Zoé Kabila contre l’élévation de feu docteur Étienne Tshisekedi au rang des héros nationaux de la République Démocratique du Congo et comme père de la démocratie congolaise.
D’après ce message, Zoé Kabila plaide plutôt pour la reconnaissance de son frère Joseph Kabila comme le père de la démocratie et appelle à l’abandon du projet visant à faire de Tshisekedi un héros national.
Étant donné que Zoé Kabila n’a fait aucun démenti ni un retrait, on peut juste comprendre que l’homme s’en réjouit de l’ampleur de ces propos exploités régulièrement par les détracteurs de l’UDPS et de la famille Tshisekedi.
1. À RETENIR
Il est pratiquement inimaginable qu’on puisse espérer qu’un jour on pourrait vraiment faire de Joseph Kabila le père de »LA DÉMOCRATIE ». Car, la démocratie dont on entend parler, Zoé Kabila doit savoir que celle-ci ne se situe pas au niveau de la passation du pouvoir comme nous l’avons vécu en janvier 2019 au palais de la nation. La démocratie fait partie intégrante de la vie d’un pouvoir civilisé. Peut-on aujourd’hui affirmer, sans rire, que la RDC a vécu la démocratie et l’État de droit sous Joseph Kabila ? La réponse est, sans passer par le dos de la cuillère, N.O.N.
La situation politique durant son leadership était pire, au point que les congolais ont fait passer l’ex dictateur Joseph-désiré Mobutu comme un »bon monsieur ». Sous Kabila, plusieurs personnalités, dont le Pasteur protestant David Ekofo, ont été contraint à l’exil; nous avons vu des snipers tirer à bout portant sur les manifestants lors des marches pacifiques du 19 et 20 septembre 2016. Des enlèvements et des exécutions sommaires extrajudiciaires n’en parlons même pas. En 2011, certains témoins auraient même vu lui-même Zoé Kabila se servir de son pistolet pour tirer sur les militants de l’UDPS qui se dirigaient vers l’aéroport pour accueillir le leadership Maximo.
Certains faits évoqués ci-haut attestent que ,même dans un rêve, on ne peut pas prétendre faire de Kabila fils le père de la démocratie à cause de la brutalité de son régime.
Par contre, la nécessité d’élever Étienne Tshisekedi comme » Héros national » réside même dans le combat politique de ce grand homme que LIBERTÉ PLUS considérait, à l’époque, comme »l’unité de mesure de l’opposition congolaise ».
Tshisekedi a fait de la démocratie, l’État de droit, le bien-être collectif, la lutte politique pacifique et l’amour du Congo et du congolais son cheval de bataille jusqu’à sa mort le 01 février 2017 en Belgique.
2. Qu’est-ce qu’il a fait ?
Nous sommes en 1965, au mois de novembre, Mobutu opère un coup d’État et s’autoproclame Chef de l’État. Il associe les élites zaïrois, dont Tshisekedi à la gestion du pays.
De la création du MPR à l’élaboration du manifeste de la N’sele, Mobutu, hanté par l’esprit dictatorial, a fait fie aux propositions et aux résolutions politiques susceptibles de rétablir son pouvoir dans un schéma rationnel, civilisé et orthodoxe. Quelques années plus tard, Mobutu est, malheureusement, devenu le roi du Zaïre et imposa une dictature sans précédente. Il dissuadait toute tentative du renversement de son pouvoir, y compris celle du maquisard Mzee-Laurent Désiré Kabila.
» On n’avait pas droit de porter des cravates ni des prénoms; pas de liberté politique puisque même l’enfant qui était encore dans le ventre de sa mère était déjà membre du MPR-parti Etat; pas de liberté de manifester, pas de liberté de culte… » témoigne un zaïrois (congolais).
En 1982, l’histoire politique bascule avec la rédaction de la lettre de 52 pages contre Mobutu par 13 députés nationaux (parlementaires), notamment Étienne Tshisekedi Wa Mulumba. Ces derniers démissionnèrent de l’Assemblée pour mener une lutte extra-institutionelle.
Au bout de 8 ans d’une lutte acharnée, l’opposition politique remporta finalement sa première victoire le 24 avril 1990, date à laquelle Mobutu a libéralisé le secteur politique et syndical.
» Le même jour, les gens ont repris leurs prénoms et commencèrent à porter de nouveau la cravate ».
Cependant, à leur arrivée en 1997 à Kinshasa, l’AFDL a donc trouvé un président de la République très affaibli politiquement grâce, notamment à l’opposition interne incarnée par Tshisekedi qui a, contre toute attente, intensifié encore sa lutte basée sur l’état de droit durant le règne de deux Kabila, au point de laisser à la nation congolaise toute entière un accord politique ( accord de la Cenco) de la paix ayant consacré la première alternance civilisée au sommet de l’État dans le pays.
Pour un homme pareil, le titre honorifique de » Super héros national » convient mieux à Tshisekedi, au lieu de se limiter qu’à » un héros national comme LUMUMBA ET KABILA PÈRE.
À suivre…
LIBERTÉ PLUS
RDC: Zoé Kabila a oublié l’adresse en allant toquer brutalement à la porte du » Super héros national »
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