RDC- Recherche Scientifique : Dans un élan d’amateur, José Panda risque-t-il de sacrifier le Commissariat Général de l’énergie atomique ( Centre nucléaire de Kinshasa) ?

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Structure hautement stratégique, le Commissariat Général de l’énergie atomique (CGEA) autrement appelé Centre nucléaire de Kinshasa (CREN-K) connaît depuis un certain temps une situation hors du commun susceptible de provoquer sa désintégration.
Et, pour cause ? Son commissaire général, le professeur Vincent Lukanda, suspendu par l’actuel ministre de la Recherche scientifique, évoque des raisons non objectives ayant motivé sa mise à l’écart.
Dans la foulée, il met à nu l’amateurisme du nouveau ministre de la recherche scientifique et innovation technologique qu’il présente comme « l’unique ministre, depuis ma nomination à la tête de ce centre », qui semble minimiser son importance ».
Dans une interview qu’il a accordée à liberteplus.net, le professeur Vincent Lukanda situe à plusieurs niveaux ses difficultés avec l’actuel ministre à la recherche scientifique.
Il s’agit d’abord de la moindre considération dont fait l’objet le centre de la part du ministre, et ensuite de l’absence de la rigueur scientifique dans le choix du personnel affecté au Centre. Suivez le condensé de cette interview.
« Depuis la mise en place du gouvernement Sama Lukonde, des profondes divergences ont surgi entre moi et le ministre de la recherche scientifique à cause, notamment, de mon refus à cautionner certaines pratiques jugées immorales. SEM José Mpanda, car, c’est de lui qu’il s’agit, traite avec légèreté les questions relatives au Centre sans tenir compte de la spécificité de cet espace stratégique», déplore le professeur Vincent Lukanda.
« … Quoique nous soyons un Centre nucléaire, le ministre nous a recommandés 8 candidats, tous des économistes, et de facto, n’ayant pas un profil correspondant à notre activité. Notre refus de les incorporer n’a pas rencontré l’approbation du ministre, l’ayant considéré comme un affront. ».
Selon le professeur Vincent Lukanda, sa suspension, faite de manière cavalière et irrégulière est due, non seulement à son refus d’obtempérer à l’ordre mal donné d’engager des personnes n’ayant aucun lien avec le nucléaire, mais aussi pour n’avoir pas accéder à sa demande de livrer 2 véhicules à crédit à son cabinet, des véhicules pourtant commandés en faveur du personnel du Centre nucléaire.
Un autre grief, parmi tant d’autres, retenu abusivement à l’encontre de monsieur Vincent Lukanda est d’avoir proposé au ministre de confier à l’IGF la charge d’auditer son entreprise(le CGEA) en lieu et place d’une équipe composée des fonctionaires du ministère, considérés à juste titre comme juge et partie, étant impliqués de près ou de loin dans la gestion de cette entreprise étatique. Cela a soulevé la fougue du ministre qui a envoyé une armada des policiers, le Secrétaire Général et d’autres agents pour briser et cadenacer la porte de mon bureau à mon absence».
Guidé par son bon sens, le professeur Vincent Lukanda qui espère rentrer dans ses droits, recommande, par ailleurs, à la haute hiérarchie du pays de nommer à la tête de ce ministère de gens suffisamment équipés et sensés accorder l’importance qu’il faut à ce grand patrimoine national très stratégique ».
Pour votre gouverne, le Centre nucléaire de Kinshasa a été créé en 1959, à l’époque coloniale. C’est le premier réacteur nucléaire d’Afrique subsaharienne. Il se trouve dans l’enceinte de l’Université de Kinshasa (UNIKIN). Mais il présente beaucoup de dangers susceptibles de causer d’importants dégâts s’il n’est pas géré de façon efficiente, si sa sécurité n’est pas garantie par des connaisseurs, de personnes ayant la maîtrise du nucléaire.
Et malheureusement, dénonce Vincent Lukanda, José Panda a, à travers le Comité National de protection contre les Rayonnements Ionisants ( CNPRI), confié des tâches importantes aux prestataires privés, des sociétés ayant vu le jour tout récemment et qui ont des accointances avec lui, pour gérer le domaine nucléaire en RDC.
Pour éviter de cristalliser ce semblant de crise dans le secteur nucléaire, plusieurs observateurs préconisent l’annulation de la suspension du professeur Vincent Lukanda, l’ouverture d’un audit sérieux par l’IGF dans le ministère et au CGEA ainsi que le détachement du Commissariat Général à l’énergie atomique du ministère de la recherche scientifique et innovation et son rattachement direct à la Présidence de la République.
Par ailleurs, fait observer Vincent Lukanda, « la RDC ne fait pas le nucléaire militaire mais plutôt le nucléaire civile. Autrement dit, nous utilisons les possibilités que nous offre l’atome pour servir la population dans le domaine de la santé concernant par exemple le traitement des cancers, le diagnostic des tumeurs ( radiothérapie), dans le domaine industriel, notamment les jauges nucléaires utilisés dans les mines.
En rapport à la sécurité du centre, le professeur Vincent rassure que le Congo dispose des experts qualifiés et bien formés. C’est ce qui garantit la sûreté et la sécurité du centre. « Il n’y a pas péril en la demeure. Car, nous avons un personnel formé et régulièrement recyclé grâce à la coopération que nous avons avec l’agence internationale de l’énergie atomique qui offre à notre personnel une formation de niveau international.
Affaire à suivre..
Hervé Mulumba et Fabrice Lukamba

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