Depuis le centre financier à Kinshasa où se tiennent les travaux des états généraux de la justice, plusieurs intervenants se succèdent au podium pour donner leurs opinions sur la manière de relever notre justice qualifiée, à juste titre, de malade pour plusieurs raisons dont le favoritisme ou une justice à double vitesse.
Convié le week-end dernier pour offrir son expérience et son avis en matière de contrôle financier, secteur qui maîtrise merveilleusement bien, le chef de service de l’IGF Jules Alingete Key, en sa qualité d’expert en finances publiques, a eu des mots justes pour donner son avis sur la situation peu reluisante que connaît notre justice, bien longtemps avant l’accession au pouvoir de Félix-Antoine Tshisekedi.
Après avoir brossé un diagnostic pertinent sur les maux qui minent notre justice dans le domaine des répressions des anti-valeurs dans la gestion des finances publiques, Alingete Key s’est longuement étendu sur les solutions à court, moyen et long termes susceptibles de guérir cette justice tant décriée par tous et qualifiée de malade par le chef de l’État.
«La mauvaise gouvernance financière publique a contribué à l’aggravation de la maladie de la Justice en lui privant des moyens de fonctionnement et d’amélioration des conditions de travail des magistrats. Les magistrats doivent considérer les détourneurs de deniers publics comme source de leur malheur », affirme-t-il.
Pour le gendarme des finances publiques, Jules Alingete Key, un réexamen des immunités accordées aux membres du gouvernement et autres gestionnaires des entreprises publiques.
Pour lui, les pistes de solution passent par:
- La création et mise en place d’un parquet financier;
- L’adaptation du Code Pénal Congolais aux nouvelles infractions de la criminalité financière;
- Le renforcement du caractère répressif aux actes de détournement des deniers publics au regard des dégats considérables engendrés par ce fléau:
- Le renforcement des capacités des magistrats dans les finances Publiques et la comptabilité;
- L’amélioration des conditions de travail des magistrats et allocation des frais de fonctionnement conséquents aux cours, tribunaux et parquets;
- Le renforcement du régime disciplinaire des magistrats;
- La promotion d’une culture d’éthique politique consistant à pousser les auteurs des détournements avérés, révélés par les organes de contrôle, à démissionner en attendant que la justice rende ses décisions;
- Le renforcement du contrôle interne et audit interne des entités publiques;
- Les reformes des questions liées aux immunités;
- Le renforcement des structures administratives de contrôle ;
- Le renforcement des contrôles préventifs (notamment la patrouille financière);
- Le renforcement et réaffirmation du BTC comme unique entité de contrôle de l’Etat pour les travaux publics.
Il y a lieu d’affirmer que ces avis relèvent de la connaissance d’un Expert et que leur application valent leur pesant d’or.
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