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Même si le Conseil de Sécurité de l’ONU et les organisations régionales africaines écartent, pour l’instant, l’option militaire pour faire face à l’agression rwandaise contre la RDC dans le Nord et Sud Kivu, monsieur Ange Pabolangi Onda, Secrétaire National Adjoint de l’UDPS/Tshisekedi à l’Internationaliste Socialiste, pense que la République Démocratique du Congo doit en même temps recourir à des réformes nécessaires pour mettre à jour son appareil sécuritaire. » Goma et Bukavu ne peuvent pas aujourd’hui être des villes ensanglantées et venir nous dire juste de se limiter par dialoguer », affirme-t-il avec fermeté.
En effet, au cours d’une interview exclusive accordée à votre média populaire, LIBERTÉ PLUS, ce cadre de l’UDPS/Tshisekedi se félicite de la présence de la RDC partout où l’on parle d’elle. Il apprécie à sa juste valeur l’adoption du processus de Nairobi et de Luanda pour traiter concomitament le cas des groupes armés nationaux opérant particulièrement dans la partie Est et d’entrevoir des mécanismes susceptibles de normaliser les relations de bon voisinage avec les pays frontaliers de la RDC. De ce fait, le M23 ne devrait pas se considérer comme un groupe à part entière, souligne-t-il.
Et d’enchainer: » Il faut ici noter que le processus de Luanda doit en principe permettre à la RDC de poser des questions de fond à son voisin le Rwanda. Car, ils ont dit que le problème était Mobutu mais ce dernier est parti depuis 1997. Ils ont dit que le problème était les FDLR et on suppose que depuis 1996, ils ont pu régler ce problème puisque ce sont eux qui avaient chassé Mobutu et ont pu gérer cette zone-là. On comprend maintenant qu’il n’était nullement question ni de Mobutu moins encore des FDLR, mais plutôt des pillages des ressources naturelles de la RDC. Et tous les rapports internationaux le disent de manière claire. Même eux-mêmes les rwandais ne se cachent plus. Ils évoquent un problème des terres. Ils veulent étendre leur territoire. D’emblée, je vous le dis que cela n’arrivera pas! Pour cela, il suffit de regarder l’histoire de la France et de l’Allemagne, il y a des villes comme Metz, Strasbourg et Rennes. Quand les allemands avaient gagné la guerre, ces villes-là étaient devenus allemandes. Quand les français, après la deuxième guerre mondiale, ont gagné avec leurs alliés, ces villes sont redevenues françaises. Quand vous allez à Strasbourg, vous entendez leur français avec un accent allemand. Que les rwandais ne se leurrent pas, parce qu’ils ont d’abord un sérieux problème des ethnies. Les hutus aujourd’hui sont en exile, mais ils reviendront tôt ou tard dans leur pays ».
●●DEPUIS 1994, LA TRAGÉDIE●●●
Et ce problème à l’origine, nous nous avons reçu les réfugiés Rwandais à la demande des Nations-Unies en 1994. Mais, ces derniers ont étudié ici et ils ont eu des avantages. Vous irez même en Europe, ces gens ont des bourses au nom des congolais.
Parallèlement, nous aussi nous avons vécu à l’extérieur. Nous avons pu faire des études en Belgique où j’ai eu même des enfants. Est-ce que je peux vraiment demander à mes enfants de prendre les armes contre la Belgique, le pays qui nous a accueilli ? Non. Le contraire serait de l’ingratitude !
Attitude du Rwanda faisant fi des sanctions internationales et avancées des groupes rebelles
Nous sommes pour le dialogue avec tous les États. Car, la RDC est un État pacifique mais le fait de dialoguer ne veut pas dire que la RDC devrait capituler et accepter le non-respect de son intégrité territoriale par les voisins prédateurs. Cette situation nous a montré que nous devons réorganiser notre armée. Le Président de la République, Son Excellence Félix Tshisekedi a prêté serment pour sauvegarder l’intégrité territoriale du territoire congolais. De Goma où je suis allé, où j’ai aussi des amis là-bas, j’ai reçu des appels qui font état des viols des femmes, des ratissages; on est en train de tuer les commerçants, l’économie est à plat. Goma et Bukavu ne peuvent pas aujourd’hui être des villes ensanglantées et venir nous dire juste de se limiter par dialoguer. Nous allons discuter à condition que ces gens-là quittent notre territoire car, pour nous la récupération de notre territoire est primordial.
●●●L’AMBIGUÏTÉ PLANE DANS LA DÉMARCHE DE LA CENCO●●●
J’ai fait mes études au collège Boboto chez les prêtres puis mes humanités à l’école Cardinal Malula, peu avant d’aller en Europe. J’ai vu Malula comme cardinal du temps de Mobutu, je vous dirais que c’était une forte personnalité. Il a beaucoup pesé pour la vie politique de ce pays. Il était sans partie pris. Si l’Église catholique actuelle veut intervenir dans la vie politique, elle doit d’abord commencer par condamner l’agression dont le pays est victime. Nous avons vécu des dictatures dans ce pays, on peut pas quand même dire que le Président Tshisekedi est un dictateur. Mais ben, arrêtez! Arrêtez ! Il suffit de regarder les critiques qui se font dans les médias pour se rendre compte de la teneur de la démocratie dans notre pays. Si les prêtres veulent initier le dialogue, ça doit être une démarche qui respecte la Constitution. Car, monsieur Félix Tshisekedi n’est pas issu d’un coup d’état. Il a été élu tant au niveau national qu’au niveau de la diaspora. Si c’est un dialogue qui vise à mettre monsieur Corneille Nangaa sur la même table avec ceux qui détiennent le mandat du peuple, qui vous dit que demain la même chose ne pourrait pas se répéter avec un autre groupe de gens qui prendront encore les armes en créant les M24 ou les M25, pour se faire une place de choix dans l’arène politique. C’est pour cela je suis perplexe sur leur démarche. Car, la souveraineté appartient d’abord au peuple.
●●● MOT DE LA FIN SUR FOND ÐE L’INTERPELLATION DU PEUPLE CONGOLAIS AU SEIN DUQUEL SE TROUVENT LES MEMBRES DE L’UDPS/TSHISEKEDI●●●
Je vous remercie énormément. Ce que je peux demander aux membres de l’UDPS/Tshisekedi, est qu’ils comprennent que c’est nous le parti présidentiel. C’est en ce moment que le président de la République doit sentir qu’il a un parti fort derrière lui, parce que si l’UDPS est uni et fort, nos alliés comprendront qu’ils ont à faire à des gens organisés prêts à relever n’importe quel défi.
Au peuple congolais, je leur dit que ce n’est pas la première fois qu’on nous prend Goma. L’histoire de ce pays depuis 1961 est marquée par des rébellions et sécessions. Pour votre rappel, révèle le secrétaire national adjoint Pabolangi, le Secrétaire Général de l’ONU, Dag Hammarskjöld est décédé ici en RDC, alors qu’il tentait de négocier la paix entre les protagonistes de l’époque. Les Congolais sont nés sur un territoire très riche, peut-être que vous ne vous rendez pas compte de cette réalité. Nous devons nous unir et surtout garder espoir afin de construire notre nation.
LIBERTÉ PLUS
