Un cap décisif vient d’être franchi par l’Union Européenne (UE)
dans sa serie de sanctions contre les principaux acteurs et entités qui alimentent le conflit et la déstabilisation de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et de la région des Grands Lacs.
Lundi, 17 mars, le Conseil de l’UE a placé sous le coup de mesures restrictives la raffinerie d’or Gasabo et Kamanzi, située à Kigali au Rwanda.
L’Union Européenne accuse la firme de l’or situé à Gasabo, qui avait pris le relais de la raffinerie Aldango en juin 2022, « de jouer un rôle central dans l’extraction et le trafic de ressources naturelles en provenance de l’est de la RDC, contribuant ainsi à l’escalade des tensions ».
« Le transit de l’or par la seule raffinerie d’or du Rwanda, Gasabo Gold Refinery, contribue à l’exportation illicite, via le Rwanda, de l’or extrait illégalement (…) Exploite le conflit armé, l’instabilité ou l’insécurité en RDC », rapporte l’UE.
Les dirigeants de l’Europe de 27 vont plus loin, en sanctionnant également le directeur général du Rwanda Mines, Petroleum and Gas Board (RMB), Francis Kamanzi.
Au regard de sa position de manager général de RMB, Francis Kamanzi se rend « responsable d’exploiter le conflit armé qui déchire la province du Nord et du Sud-Kivu en RDC; selon les termes de l’UE.
Les parlementaires européens avaient début février 2025, appelé la Commission européenne à interdire l’importation de minerais rwandais en Europe et à suspendre le mémorandum d’entente entre le Rwanda et l’UE sur les matières premières, et que toute coopération future soit conditionnée à l’adhésion du Rwanda à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
L’étau se resserre de plus en plus sur Kigali accusé par Kinshasa et par des nombreux rapports d’organisations internationales de soutenir le groupe armé M23, actif dans le Nord-Kivu.
MF/ LIBERTÉ PLUS