Avec plus de 10 millions de morts, 6 millions de déplacés internes, 27 millions de personnes en situation critique dont des femmes et enfants, ainsi qu’un décompte macabre de 200 fosses communes disséminées à travers le Grand Kivu, la République démocratique du Congo (RDC) vit, depuis 30 ans, un génocide économique dont on parle très peu.

C’est dans le cadre des efforts visant la reconnaissance et la prise de conscience de ce génocide que le Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a lancé, hier lundi, 31 mars 2025, au Centre culturel international de Kinshasa, les travaux de la table ronde pour l’appropriation du génocide pour des gains économiques, communément appelé Genocost.
Engagé dans la reconnaissance mémorielle de ce génocide économique oublié, le couple présidentiel de la République démocratique du Congo a fait le déplacement du Centre culturel international de Kinshasa pour la circonstance.
Le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, et la distinguée Première dame, Denise Nyakeru, ont visité l’exposition documentant ces massacres.
De Makobola à Mwenga, en passant par Kisangani, Lubero, Bukavu et, plus récemment, Kishishe, tous les crimes perpétrés sur fond de pillage des richesses y sont exposés.
En présence de plusieurs personnalités publiques nationales et internationales, le couple présidentiel a assisté aux allocutions des responsables du CIA-VAR et du FONAREV, co-organisateurs de cette table ronde.
Selon ces derniers, l’objectif de ces assises est d’intégrer dans les programmes scolaires et universitaires, ainsi que dans les médias, un discours favorisant la prise de conscience collective et la transmission des connaissances disponibles sur l’histoire des exactions perpétrées en RDC depuis 1993, afin de promouvoir une culture de la paix.
Dans sa brève allocution, le Chef de l’État a appelé ses compatriotes à s’approprier ce génocide oublié.
Il a également annoncé la mise en place d’un groupe d’experts chargés d’évaluer de manière rigoureuse et systématique les préjudices subis et les pertes humaines liées aux crimes de masse, notamment ceux relevant du génocide perpétré pour des gains économiques.
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