Dans la matinée de ce jeudi, 17 avril 2025, les sinistrés des communes de Kintambo, Bandalungwa et Ngaliema, victimes des inondations provoquées par la rivière Makelele à la suite des pluies diluviennes du 21 mai 1990, ont organisé un sit-in devant l’Hôtel de Ville de Kinshasa afin d’attirer l’attention du Gouverneur Daniel Bumba Lubaki sur les troubles récurrents qui minent la gestion de leurs parcelles situées à Mpasa I, dans la commune de la N’sele.
Ces paisibles citoyens dénoncent les spoliations de leur espace orchestrées, selon eux, par certains chefs coutumiers et des individus se présentant faussement sous la casquette de représentants des sinistrés. Ils pointent particulièrement du doigt un certain Kapende Ntoy Triphon président autoproclamé des sinistrés avec la bénédiction des usurpateurs. Pourtant, ce dernier n’a reçu aucun mandat de la part des sinistrés pour se prévaloir de cette qualité.
Dans leur mémorandum adressé à l’autorité urbaine de Kinshasa et lu devant la presse, les sinistrés ont fait part de leur inquiétude face à la tentative de vente illégale de terrains leur appartenant et qu’ils ont acquis de manière officielle par l’arrêté interdépartemental n°078/B8/90 du 5 juin 1990.
Ils rappellent, à cet effet, que leur installation à Mpasa I et dans d’autres sites (Ligue de la Bible, Mokolo ya Eyenga, Le Noir, Maman Olangi, Mangenge) a été officiellement encadrée par un ordre de mission du Commissaire de zone, en date du 4 octobre 1992. Plus de trente ans plus tard, des conflits fonciers resurgissent, alimentés par certains chefs coutumiers, notamment Patrick Moloni, la famille de Kapende Ntoy Triphon, Mfutila Landu André et Kalawu Mabanza Elene, accusés d’avoir illégalement récupéré des parcelles occupées par des sinistrés depuis plusieurs décennies.
Les membres du comité directeur des sinistrés ont salué, à juste titre, l’intervention du bourgmestre de la commune de la N’sele, l’honorable Franck Mbo Nzolameso, qu’ils considèrent comme un médiateur impartial ayant permis de rétablir l’ordre dans cette zone.
« Nous disons non à la fabrication de faux sinistrés et à l’auto-proclamation de faux chefs coutumiers qui cherchent à ternir l’image des autorités municipales de N’sele. Le bourgmestre Franck Mbo Nzolameso a suspendu toutes les associations parallèles et a procédé à l’unification en un seul comité reconnu; ce qui est à notre avantage. Nous soutenons l’initiative de notre autorité municipale, car cette décision garantit la transparence et la paix sociale », a déclaré le Comité directeur des sinistrés.
Ils dénoncent également les tentatives de création de villages fictifs, tels que Tolingana et Munku, par des individus non reconnus par des arrêtés officiels. Selon eux, ces initiatives n’ont pour unique but que de s’approprier indûment les terres destinées aux véritables sinistrés.
Dans leur document, dûment déposé au secrétariat de l’Hôtel de Ville, les représentants des sinistrés appellent le Gouverneur Daniel Bumba Lubaki à intervenir personnellement pour mettre fin à cette situation chaotique. Ils rappellent que le dossier date de plus de 30 ans et qu’aucune nouvelle attribution de terrain n’est possible, contrairement à ce qui se passe actuellement où plusieurs personnes se permettent de doubler leurs adresses pour rester sur des zones marécageuses.
« Monsieur Kapende Ntoy Triphon, qui occupe illégalement des terrains au profit de sa famille, tente de faire obstacle à l’ordre que veut instaurer l’autorité municipale de la N’sele. Ceux qui s’opposent à l’unification des comités poursuivent uniquement des intérêts personnels et cherchent à dissimuler leurs abus », a conclu le Comité directeur.
Le sit-in s’est clôturé par une ambiance bon enfant, dans l’espoir que le premier citoyen de la ville, le Gouverneur Daniel Bumba, va saisir le taureau par les cornes pour une solution durable et définitive à leur longue lutte pour la reconnaissance et la protection de leurs droits fonciers.
M-tshiba/LIBERTÉ PLUS





