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Comment Paul Mwilambwe s’était retrouvé vite au Sénégal, alors qu’il était parmi des policiers inculpés dans l’assassinat du défenseur des droits de l’Homme Floribert Chebeya ?
L’ancien major de la police congolaise, a affirmé lui-même que son “ exil forcé ” aurait été créé pour qu’il ne révèle au grand jour les vérités sur ce meurtre. Etant donné qu’il en était le témoin oculaire et qu’il aurait tout vu sur les caméras de vidéosurveillance.
« Quand on m’a emmené devant le procureur militaire, le général Konde, pendant mon interrogatoire, le général John Numbi avait téléphoné le procureur pour lui demander de me parler. Et le général Numbi effectivement m’a parlé au téléphone dans notre dialecte, le “ Kilubakat ”, en me disant : “ Je pèse mes mots. Moi et le président Kabila, on va s’occuper de vous pour te faire sortir du pays ” », a confirmé Paul Mwilambwe, lors de sa sortie médiatique sur Rfi, Tv5 Monde et sur France 24.
Le témoin clé de l’affaire qui demande son extradition en Rdc pour dire la vérité à la justice congolaise, Paul Mwilambwe a déclaré que les vrais auteurs du meurtre demeureraient impunis jusque-là.
En effet, l’affaire remonte le 01 juin 2010. le corps de Floribert Chebeya est trouvé sans vie vers Mitendi, deux jours après que l’activiste des droits de l’homme avait été convoqué au siège de l’inspection générale de la police, structure de la police dirigée par le général John Numbi à l’époque.
John Numbi, son nom a de plus en plus été cité dans ce meurtre. Et aujourd’hui, c’est l’un de ses propres porches collaborateurs qui, cette fois, à visage découvert, a jugé bon de le confirmer, neuf ans après.
« C’est le général John Numbi qui a donné l’ordre d’assassiner Floribert Chebeya. Parce que quand j’étais à Kinshasa, je recevais des menaces de la part du général John Numbi. Des menaces de ne dire à personne ce que j’avais vu (…) », s’est exprimé le major Paul Mwilambwe.
Il a poursuivi en relatant : « On m’a emmené Chebeya physiquement ; quand on est descendu avec Chebeya, j’ai vu le policier sous le commandement du major Christian Ngoy “ cagouler ” Chebeya (…). La même personne qui est venue avec Chebeya dans mon bureau (…), c’est la même personne qui est venue récupérer Chebeya dans mon bureau, me disant qu’il va l’emmener à la résidence privée du général John Numbi (…) ».
Paul Mwilambwe ajoute également sur la liste des principaux auteurs, le major Christian Ngoy. Il dit avoir confiance en la justice congolaise, avec l’arrivée de Félix Tshisekedi à la tête du pays.
Mais, sans mâcher les mots, Mwilambwe a noté que c’est l’ancien président de la République Démocratique du Congo qui serait à la base de tout. «… C’est le président Kabila qui est le donneur d’ordre », a-t-il assuré.
Fondateur de l’ONG de défense des droits de l’Homme La Voix des sans-voix (VSV), Floribert Chebeya semblait mettre mal à l’aise régime de Joseph Kabila avec des dénonciations des violations des droits de l’homme au pays. Il faut également rappeler que son chauffeur, Fidèle Bazana, est déclaré porté disparu jusqu’à ces jours.
Fabrice Lukamba
