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LIBERTÉ PLUS: Bonjour Madame Monique Mukuna
MONIQUE MUKUNA: Bonjour Liberté Plus.
LIBERTÉ PLUS : Vous êtes la présidente de la plateforme RDC Nouvel horizon, quelle est la santé de votre structure ?
MONIQUE MUKUNA : Une santé s’appréhende sous plusieurs aspects : physique, mental et psychologique.
RDCNOUVELHORIZON se porte bien sous tous les aspects précités.
Notre plateforme prend de la distance et de la hauteur pour avoir une vue d’ensemble sur la situation politique de notre pays, au niveau national et international ; elle recule pour mieux sauter et ce, afin de saisir où, comment et quand agir.
Je vous précise que tant les réflexions que les actions locales de RDCNOUVELHORIZON n’ont jamais cessé et n’ont pas cette intention.
LIBERTÉ PLUS : Depuis la publication des résultats définitifs de la présidentielle du 30 décembre 2018, Monique Mukuna semble ne pas s’intéresser à ce qui se passe dans les institutions du pays (négociations, rapprochement politique…).
Qu’est-ce qui justifie cette position ?
MONIQUE MUKUNA : Ce que vous interprétez comme un désintérêt n’est qu’une déception.
Les élections n’avaient pas pour but de remplacer des individus, mais un système qui a montré ses multiples faiblesses.
Un système qui a fait de la RDC un pays pauvre, 2ème sur la liste mondiale de pauvreté, un système qui ne donne aucun projet ni espoir à la jeunesse, un système qui protège un groupe de gens, intouchables ; un système qui valorise des personnalités politiques autorisées à s’enrichir outrageusement au détriment du plus grand nombre.
Impuissants, nous regardons le noble peuple congolais réduit à commenter leurs « dieux » en politique, au lieu d’être révolté du faible niveau de vie, de notre justice qui n’a de Justice que le nom…
J’aime énormément la RDC, mais chaque jour, nous la voyons être réduite à la folie de certains dirigeants.
LIBERTÉ PLUS : Plus de 6 mois après, la RDC n’a toujours pas de gouvernement, pensez-vous que c’est une situation normale ?
MONIQUE MUKUNA : Elle peut ne pas être normale.
Mais la question qui me semble être de mise sur le sujet est : ce long retard de l’installation de l’exécutif est-il animé par la recherche de ce qui est mieux pour le peuple congolais ou par la satisfaction d’un système désuet et obsolète ?
Il faut toujours rappeler que la RDC, celle de nos pères de l’indépendance, pour laquelle nos militaires sont tombés au front, des millions de nos frères et sœurs ont été sacrifiés…n’appartient pas à un groupe, mais à chaque congolais souverain.
LIBERTÉ PLUS : La libération des prisonniers politiques, dont celle de Firmin Yangambi que vous avez toujours soutenu, vous a-t-elle séduite ?
MONIQUE MUKUNA : Justice a été faite.
J’ai suivi les polémiques autour de cette libération, surtout le cas de Firmin Yangambi, à qui il est reproché par une certaine mouvance, de décrier ce qui reste encore à faire selon lui.
Juste une précision : je suis et resterai toujours du côté de la justice, de la vérité et de la lumière.
Monsieur Tshisekedi a, comme comme Messieurs Kabila, Fayulu, Mbemba, comme moi…de bons et de mauvais côtés.
De bonnes décisions et de mauvaises ont été prises.
Seul Dieu est juste.
Maître Firmin a été libéré ; cela devrait être mis à l’actif d’un pays démocratique et non sur l’ego d’une personnalité politique.
En tant que congolais, il a le droit de s’exprimer.
Les dérives du fanatisme veulent que Dieu soit remplacé par un humain adoré, adulé et qui serait juste dans toutes ses actions.
À Dieu seul, que soient la justice, la louange et l’adoration.
LIBERTÉ PLUS : Monique Mukuna compte-t-elle rendre visite au nouveau président de la République ? 
MONIQUE MUKUNA : Pourquoi pas ?
Je suis partisane de l’unité nationale, tout en restant une citoyenne libre.
Il n’est pas mon ennemi et même si cela était le cas, notre République passe avant nos egos.
LIBERTÉ PLUS : Envisagez-vous obtenir un poste de la part du nouveau pouvoir ?
MONIQUE MUKUNA : Envisager…n’est-ce pas me donner le pouvoir dont je ne dispose pas ?
C’est au Premier ministre de former son gouvernement.
Malheureusement, la situation actuelle ne m’encourage pas trop à occuper juste un poste avec passivité.
Car, en observant les batailles qui se font autour de ces postes…je crains fort que les gagnants vont vite faire de louer, flatter et s’enrichir.
Tout en restant ouverte et flexible, je suis en train d’étoffer mon expérience en tant que présidente dans 15 pays africains du club économique et culturel de la politique du Président Donald Trump – Working Mothers for Donald Trump International.
En toute humilité, nous apprenons tous les jours ; économiquement, le Président Trump fait depuis deux ans des merveilles pour son pays et son continent, – comme David aux pieds de Saul, je me renforce.
Ce qui nous manque, africains, ce sont des actions concrètes et efficaces, ainsi que la prospective à long terme.
Je me projette dans le futur, en préparant tous les jours mes équipes pour être une vraie solution pour mon pays.
LIBERTÉ PLUS : Avez-vous des avis à émettre sur les élections du bureau définitif du sénat qui doivent se tenir le 27 Juillet prochain ?
MONIQUE MUKUNA : Comme sur tout le processus électoral, aucun.
Dans notre petitesse, que voulez-vous que nous ayons à redire sur des décisions qui se prennent l’intérêt des plus éminents, de ceux qui peuvent tout choisir en lieu et place du peuple souverain, sans rendre aucun compte ?
Nous subissons comme tout le monde et nous laissons faire.
Chaque chose a son temps et au moment où l’on s’y attendra le moins, tout arrivera.
La lumière viendra et s’imposera, mettra à nu nos actions et nous indiquera un nouveau chemin, inévitable.
Les sceptiques ironisent et refusent, dans leur lumière noire, de s’inspirer de l’Histoire.
Ceux qui se regardent dans le miroir pensant être les maîtres, ne pourront bientôt que constater avec effroi que leur glace de luxe s’est brisée et que leur visage ressemble à celui des mortels.
LIBERTÉ PLUS : Madame Monique, tout récemment, vous avez effectué un voyage au Maroc où vous avez rencontrer certains responsables politiques marocains. Vous avez également visité le mausolée du feu président congolais Mobutu. Quel était l’objectif de ce déplacement ?
MONIQUE MUKUNA : Notre vision pour RDCNOUVELHORIZON va au-delà des frontières.
Comme tout le monde le sait, cela fait plus de quinze ans que j’oeuvre à l’international, dans le cadre tant professionnel que privé, dans 35 pays africains. Cela va sans dire que le panafricanisme est ancré en moi ; je ne vois pas la RDC stricto sensu, mais sa place en Afrique et dans le monde.
C’est dans ce cadre qu’en tant que présidente de RDCNOUVELHORIZON, je vais intégrer la plateforme au niveau global de ma vision.
Le feu président Mobutu a régné pendant plus de 30 ans sur notre pays avec ses qualités et ses défauts.
Il est naturel pour nous qui faisons de la politique, de s’inspirer du bon côté, car, comme je l’ai dit, un esprit d’autorité était sur lui – cet esprit ne peut retourner chez le Créateur sans avoir au préalable accompli ce pourquoi il avait été placé sur lui.
C’est dans cette continuité qu’il était plus que normal de lui rendre visite.
Il n’est pas évident d’associer le pouvoir et l’esprit d’autorité.
Beaucoup ont eu le pouvoir (régner par la force des choses) mais très peu ont eu l’esprit d’autorité qui peut malheureusement être détourné de son sens premier, et être utilisé pour ses propres gloire et enrichissement (comme nous l’avons trop vu) en lieu et place d’accomplir sa mission à savoir servir son peuple.
LIBERTÉ PLUS : Merci Madame pour votre disponibilité.
MONIQUE MUKUNA : Merci à vous aussi LIBERTÉ PLUS. J’aimerais juste conclure en m’adressant à toutes celles et tous ceux qui comme moi, aiment la RDC en leur disant : refusez la compromission – vous avez perdu une fois que vous baissez déjà les bras.
Nous sommes très nombreux à attendre la délivrance et le changement, vous n’êtes pas seuls.
Merci !
Propos recueillis par LIBERTÉ PLUS, Juillet 2019
