Hôpital de référence de Kinkole ex CNPP/Kinkole est cet ancien asile des malades mentaux devenu un hôpital général où sont soignés tous types des maladies.
Récemment encore, il a servi de centre ayant accueilli plusieurs malades atteints de la COVID 19. Ceci confirme que c’est un centre sur lequel l’État tient pour promouvoir la santé des populations.
Cependant, malgré autant des disciplines qu’il abrite, l’Hôpital de référence de Kinkole semble géré comme un bien sans maître. Si les stands sont spacieux et, il faut l’avouer, sont maintenus en état de propreté maximale, les toilettes, elles, semblent le moindre souci de la direction de cet HÔPITAL. Bouchées et non curées apparemment depuis des lustres, ces toilettes son très peu visitées tant par les malades que leurs visiteurs.
Hormis quelques plaques de destination placées dans les bifurcations, aucune indication ne spécifie les lieux où sont logées les urgences, la chirurgie, les maladies internes et j’en passe. Et pour couronner le tout: une morgue d’une dizaine des corps, située à l’extrémité droit de l’hôpital.
Quoique le présent tableau ne donne qu’une image à peine voilée de la réalité ayant intrigué notre équipe descendue surplace du mardi, 02 au jeudi, 04 mai en cours, le premier constat relevé aux heures de l’après-midi où nous sommes arrivés, pas de courant électrique. On s’attendait d’entendre le vrombissement du moteur d’un groupe électrogène, mais rien du tout.
Selon les patients trouvés surplace, le courant électrique demeure la seule source énergétique qui alimente la lumière et la ventilation. Et croyant à une circonstance passagère, nénie, car, trois jours durant, les malades sont restés sans électricité et sans une bonne aération. Une situation susceptible d’être une source de maux qu’ils ont échappés en se réfugiant dans ce centre hospitalier.
À la fin, ce qui devait arriver arriva le 07 mai, le samedi, journée consacrée par plusieurs personnes au retrait des cadavres des membres de leur famille en vue d’un enterrement digne. Mais, nous avons été estomaqués par des odeurs nauséabondes échappant de la morgue souillant complètement l’air sur toute l’étendue de l’Hôpital, affectant même les habitations du coin. À l’Hôpital, tout le monde se couvre le visage à l’aide d’un cache-nez pour éviter la contamination par voie respiratoire. Cela a duré tout l’après midi de samedi.
Ces visiteurs circonstanciels venus chercher leurs morts sont simplement abasourdis. Leurs corps sont en putréfaction. Pis encore, on exige le paiement des frais de conservation avant la sortie des corps comme s’ils avaient correctement rempli leur contrat.
De grâce, nous n’avons pas vu une plaque indiquant le nursing. Car, je me demande le sort qu’auraient connu les bébés prématurés en détresse, étant dans un besoin accru de chaleur distillée par les couveuses qui nécessitent de l’énergie électrique.
Et comme si cela ne suffisait pas, dans une salle P-? hébergeant les malades de la chirurgie, des matelas sans cuir dégageant une puanteur nauséabonde viennent d’être entreposés dans la salle, s’ajoutant à leur calvaire d’absence d’électricité. (Voir l’illustration ci-dessous) Les malades alités à côté de ces matelas de fortune se sont battus pour solliciter leur déplacement sans obtenir une suite favorable de la part des responsables de la salle.
En tout état de cause, il va de soi que le médecin directeur de cette grande formation médicale puisse opérer un sursaut d’orgueil en vue de donner une valeur ajoutée à ce centre dont il a la charge et qui fait la fierté des congolais de la Tshangu. L’acquisition des panneaux solaires peut une fois pour toutes régler cette carence récurrente de l’électricité. Ce serait travailler suivant l’éthique mais surtout conformément à la volonté exprimée par le chef l’État Félix Antoine Tshisekedi de faire de la RDC un pays où il fait bon vivre.
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