Depuis leur proclamation par la CENI, les conseillers communaux, particulièrement ceux de la ville province de Kinshasa, sont dans tous leurs états sur la question de la gestion des communes, 24 au total, que compte la capitale congolaise.
Au lieu de promouvoir une collaboration rationnelle avec les bourgmestres en place, sachant qu’ils n’ont pas été élus par leurs conseils mais plutôt nommés par le Chef de l’État, la plupart d’entre eux se livrent, malheureusement, à des spectacles désolants, tendant à créer des crises politiques sans fondement au sein des municipalités, au point que les observateurs avertis se demandent à quoi avait véritablement servis les élections des conseillers municipaux ?
La goute d’eau qui a fait débordé le vase et qui a attiré l’attention des paisibles citoyens est, vous vous en doutez, le volte face des conseillers communaux de la commune de Kalamu ayant choisi la radio Top Congo pour s’adresser à leur Bourgmestre, monsieur Charly Luboya, à qui ils demandent de présenter en toute urgence le projet du budget 2025 de la commune, au cas contraire, ils se prendront en charge.
En terme clair, ils rendront ingouvernable la commune par des désordres susceptibles de lui empêcher d’exercer avec quiétude ses fonctions ou d’avoir accès à son bureau.
Partant de la situation qui prévaut à Kalamu, plusieurs sources crédibles indiquent que la réaction des conseillers municipaux de Kalamu découle d’un plan savamment orchestré pour déstabiliser les bourgmestres de Kinshasa avec l’appui d’une main noire. Car, comment pour une question liée au projet de budget communal, les conseillers municipaux peuvent-ils étaler leur cuisine interne dans les médias ? Qui ne sait pas que l’élaboration du budget communal relève du centre d’ordonnancement communal et que cela nécessite une collaboration ordonnée avec l’administration communale ? Pourquoi les conseillers communaux cherchent-ils à nuire aux bourgmestres nommés par le Chef de l’État qui, malgré les maigres moyens, s’en sont bien sortis jusque là ?
Ces questions renvoient à une analyse plus approfondie sur la nécessité de l’application ou non de la loi organique sur les ETD qui confère à la commune deux organes, à savoir : l’exécutif et le conseil communal.
Les observateurs politiques établissent que dans le contexte actuel, il est très difficile de recourir à l’application rigoureuse de la loi en question. Il faudrait ainsi trouver des mécanismes de collaboration entre les bourgmestres et les conseils communaux, lesquels doivent éviter aux communes de s’embarquer dans des tensions pour des intérêts politiques profitables à un groupe d’individus bien identifiés. Car, nommés par le Chef de l’État, les bourgmestres ne sont en principe pas redevables aux conseils. Si les conseillers communaux veulent avoir le contrôle absolu sur les bourgmestres, ils peuvent alors attendre l’organisation des élections pour la conformité de leurs actes. Sinon, ils se retrouveraient dans une situation d’incapacité d’agir au regard de la loi en la matière.
D’où, la nécessité pour les conseillers communaux de mettre de l’eau dans leur vin et de s’imprégner du contexte politique actuel qui ne permet pas l’application stricte de la loi sur les ETD.
Qui dit mieux ?
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