1961-2019: Pour quel théâtre dans la prochaine décennie en RD Congo?

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Depuis plusieurs décennies, parler théâtre classique en RD CONGO est devenue chimérique. Personne n’y croit et nul n’en fait allusion, pas même au ministère ayant en charge la culture et l’art. N’eut-été cette médiatisation circonstancielle à la radio et dans la presse, il aurait fallu de peu pour que ce noble art soit relégué aux calendes grecques.
Instituée par les nations unies en 1961, la célébration ce 27 mars 2019 de la 57ième journée internationale du théâtre va, nous l’espérons, constituer une occasion particulière aux instances officielles et aux amoureux de cette discipline culturelle de se remémorer les œuvres de haute facture produites par Molière, MOBIEM MIKANZA en RD CONGO, et ils sont nombreux à travers le monde, sans oublier nos talentueux comédiens tels SHAKA TSHIPAMBA, NDUNGI MAMBIMBI et autres KWEDY, ayant émerveillé le public congolais grâce à leur savoir-faire éprouvé. Malheureusement, avec eux, des pièces telles que Procès à Makala et bien d’autres se sont enfermées dans un silence béat et ont disparu des scènes et écrans de télévision.
En lieu et place, on assiste aux sketchs qualifiés à tort de théâtre populaire qui, à vrai dire, n’ont rien de commun avec le théâtre classique conçu pour former, éduquer, instruire et distraire sainement. La majeur partie des jeunes qui se lancent dans cette aventure s’imaginent que pour faire passer leur message ils doivent noircir leurs visages à l’aide de la poudre des braises, gonfler leurs ventres avec des chiffons, porter des habits démodés et j’en passe des pires. Autant dire que le théâtre classique a laissé la place aux troubadours très préoccupés par leur ventre qu’au souci premier d’éduquer la masse, même si le rire en fait partie intégrante.
Comment peut-il en être autrement dès lors que la langue du théâtre classique est le français que nombre de nos concitoyens ne maitrisent pas. Même les jeunes sensés l’aduler en sont hostiles pour des raisons quelque peu obscures. S’exprimer en français à la maison, au marché, dans certains milieux publics et, même parfois, à l’école est devenu le symbole de l’orgueil. Pendant les festivités du 50ième anniversaire de l’Institut Supérieur de Commerce de Kinshasa, ISC-KIN, le théâtre classique prévu au programme n’a pas connu l’engouement espéré. Les étudiants, classe savante par excellence, réclamait la musique considérant le théâtre comme une activité culturelle sans grand intérêt.
Pour quel théâtre dans la prochaine décennie en RD CONGO, se demande le commun des mortels, aussi longtemps que les rares productions de théâtre classique sont à peine perceptibles dans les chancelleries occidentales, notamment, à Wallonie Bruxelles, au consulat Allemand et au centre culturel français. Il est plus que temps que le ministère de tutelle puisse sensibiliser celui de l’EPSP (Enseignement primaire, Secondaire et Professionnel) ainsi que les universités et instituts supérieurs de la RD CONGO à s’investir dans la redynamisation du théâtre classique au sein de leurs structures respectives. Car, cette activité dont l’importance n’est plus à démontrer va à coup sûr contribuer à l’éducation et surtout à l’amélioration du langage et de l’expression corporelle qui font défaut à la plupart de nos jeunes. Il en va de l’avenir de notre nation.
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