RDC: Pour quel Premier ministre en RD Congo à l’ère Fatshi ? (Grand dossier)

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Depuis l’investiture du nouveau Chef de l’État, Félix Tshisekedi, la RD Congo fonctionne avec un gouvernement intérimaire dirigé par l’ancien premier ministre, Bruno Tshibala.
Les missions lui assignées par le président de la République consistent à gérer les affaires courantes, à couvrir les rémunérations échues et éviter toute dépense non prioritaire. La mise en place du bureau définitif de l’Assemblée nationale sensé investir le nouveau gouvernement est un signal fort quant à la nomination imminente de cet oiseau rare que d’aucuns attendent sans désemparer.
Mais, que peut-on attendre du nouveau premier ministre, s’interroge le commun des mortels, sachant que ce dernier viendra du FCC où ses prédécesseurs ont été l’ombre d’eux-mêmes ?
En rapport aux nombreux défis à relever dans notre pays, le peuple congolais dans son ensemble demeure dubitatif quand à la capacité du nouveau premier ministre et son gouvernement à juguler la crise multiforme qui sévit en RDC. Sachant que sa provenance est le FCC de Joseph Kabila, sa marge de manœuvre semble être réduite d’autant plus qu’il doit de temps en temps rendre compte à leur autorité morale, Joseph Kabila qui aura une main sur sa gestion.
Par ailleurs, l’ambarras dans lequel s’est trouvé le Chef de l’État pour orienter son action de ses 100 premiers jours est un prélude des difficultés auxquelles le premier ministre fera face. Tous les chantiers laissés par Joseph Kabila doivent être refaits ou réhabilités dans leur majorité. La lutte contre la corruption, la concussion et tous les anti-valeurs érigés en mode de gestion, sans oublier l’insécurité récurrente, feront partie de ses priorités. L’impératif de prévenir sous forme d’une bannière tous ceux qui l’accompagneront sur les sanctions auxquelles ils doivent s’attendre en cas d’abus.
En second lieu, le premier doit disposer de tous les éléments sur les immobiliers en RDC et les affaires foncières. Le domaine de l’immobilier s’est accru et peut-être générateur des revenus importants, tandis qu’il doit avoir un œil regardant sur les affaires foncières, source de plusieurs conflits au pays nés de l’abus du pouvoir des hauts dignitaires et des responsables de l’armée et de la police. Le grand terrain de Bandalungwa destiné à absorber le carbone a été spolié au profit de Kin-Oasis. Le premier doit faire la lumière sur les tenants et les aboutissants de cette concession avec leur implication sur la conservation de la nature.
Dans les mines, le premier doit avoir un œil sur ce domaine à cause de sa susceptibilité. Un secteur porteur par le passé est devenu le parent pauvre du budget national à cause notamment de la disparition de la Minière de Bakwanga (Miba), de l’atomisation de la génération des carrières et des Mines ( Gecamines) et de la perturbation de l’exploitation de l’Or de Kilo-moto. La réhabilitation de ces entreprises va relancer les activités économiques dans ces milieux avec pour conséquences de retenir leurs populations où on déplore un exode rural massif vers les grandes villes et Kinshasa, en particulier.
En rapport à l’état de droit, le premier doit concourir à la réalisation du voeu exprimé par le Chef de l’État lors de son investiture, de faire de la RDC un pays où les droits et libertés des citoyens sont garanties au même titre que les étrangers ayant choisi de vivre sur notre sol. Il va de soi que les délits de presse soient relégués et que le premier y décèle les failles de la gestion à tous les niveaux. Et comme cela se fait ailleurs, il y a lieu que le ministère de l’information ne fasse pas partie de son gouvernement. Que la justice soit distributive.
Concernant la situation sociale, il est aberrant que 30% du budget de rémunération soit alloué à l’ensemble des administratifs, militaires et policiers confondus ; tandis que 70% est affecté aux émoluments des députés, ministres, bourgmestres et autres, sénateurs, représentant moins de 3% des fonctionnaires. Il revient au premier de revoir le revenu du policier et du huissier qui s’élèvent actuellement à 110.000 FC, soit à peine 65$ pour un mois. C’est là qu’il tire son loyer, la bouffe, le minerval des enfants (+-3) et autres problèmes de santé non couverts par la sécurité sociale.
Sans passion, le premier ministre sorti des moules de Joseph Kabila ne sera pas à la hauteur des velléités auxquelles il doit faire face à cause de la redevabilité.
À suivre…
Hervé Mulumba

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