Le sommet conjoint EAC-SADC tenu ce samedi, 08 février 2025, à dar-es Alam, en Tanzanie, est assortie des recommandations qui semblent remettre en cause toutes les avancées diplomatiques que la République Démocratique du Congo a eu jusqu’ici au niveau international concernant, notamment, le respect de sa souveraineté et la dénonciation des crimes perpétrés lors l’invasion de la ville de Goma par l’armée rwandaise avec ses supplétifs de l’AFC et du M23.
Au nombre des résolutions prises par les participants à ce sommet, on parle du cessez-le-feu, du rapatriement des militaires décédés, de l’évacuation des blessés, d’un plan de sécurisation de la ville de Goma, de la neutralisation des FDLR et, enfin, de la fusion du processus de Nairobi et du processus de Luanda, pour ne citez que celles-là.
De l’analyse de la plupart d’observateurs avertis, ce sommet a essayé sans succès de dédouaner le Rwanda de son implication avérée dans la déstabilisation de la partie orientale de la République Démocratique du Congo. Pour preuve, il suffit de consulter la publication de Paul Kagame, le Président Rwandais, sur les réseaux sociaux pour comprendre ce que pense l’homme par rapport l’affront subit par la RDC. Pour lui, en effet, la situation actuelle dans la partie EST de la RDC est un problème congolo-congolais qui se justifie par l’auto-défense des Tutsis qui se sentent, selon lui, marginalisés et dont il s’impose comme protecteur.
Mais, revenons d’abord aux recommandations avant d’analyser les quolibets du dictateur rwandais ayant choisi de recourir à la manipulation pour distraire l’opinion publique. Car, à l’entendre parler, les crimes odieux commis dans le Nord-Kivu sont justifiés par la prévention d’une probable attaque contre son pays et à la protection du peuple Tutsis, supposé congolais. Mais, de quel droit va-t-il se faire défenseur d’une tribu existant dans un autre pays, simplement par un lien de consanguinité ?
Comme on le voit, ce n’est qu’un alibi souvent utilisé par des criminels, une aberration susceptible d’avoir des graves répercussions dans l’avenir même de l’intégrité des pays sur la planète, singulièrement celui de la RDC.
Dès lors, en fusionnant les deux processus de paix, celui de Nairobi et celui de Luanda, les dirigeants de l’EAC et ceux de la SADC veulent que Kinshasa accepte de s’assoir à la même table que les groupes rebelles et avoir des discussions directes avec leur sponsor le Rwanda. Un schéma tendancieux susceptible de mal tourner pour la RDC, si, tel qu’il se dessine dans les esprits de ses agresseurs, le cahier des charges des uns et des autres, vise à sectionner la région minière du grand Kivu et d’anéantir l’emprise de Kinshasa sur cette partie de la République. Pour confirmer cette approche, il suffit d’observer la nouvelle composition du M23 avec des hommes de confiance de Paul Kagame tel que Sultani Makenga, reconnu pour ses exactions violentes contre les populations civiles du Nord-Kivu, dans l’ancienne configuration de la CNDP, et qui, curieusement, apparaissent dans la dernière ligne droite des négociations pour exécuter à la lettre la volonté de leur maître à penser qui n’est autre que Paul Kagame.
En second lieu, il y a l’AFC de Corneille Nangaa, acquise à la cause de Kagame et dont les dirigeants sont en majeure partie les dignitaires du régime Kabila et les membres du PPRD. Vous vous souvez que Félix Tshisekedi, Président de la République, avait déclaré sans ambages que : »L’AFC, c’est Kabila ». Fin de citation.
Selon plusieurs observateurs avisés, le mouvement de l’ancien président de la CENI aurait conclu des accords assez flous, marqués par la cession de souveraineté sur une partie de la République ». Car, ce n’est nullement dans les habitudes du dictateur rwandais de confier la direction du M23, son propre mouvement, sans contrepartie et surtout sans garantie à un congolais. Dans cet ordre, l’installation d’une administration parallèle dans les zones occupées en dit long sur les réelles intentions de Kigali avec son M23/AFC pour s’accaparer de cette importante province de la RDC.
D’ores et déjà et face à ce complot régionale impliquant le Rwanda, le Kenya, l’Ouganda et d’autres états africains ayant le soutien de l’occident, Kinshasa n’a pas d’autres choix que de combattre, de faire la guerre.
Mais comment sortir gagnant d’une guerre avec le cheval de troie, ces infiltrés, qui communique toutes les stratégies aux ennemis ?, s’interroge le commun des mortels.
« Yes We can », pour emprunter l’expression chère à Barack Obama, ancien président américain, affirme la majorité des congolais. Car, il est d’autant vrai qu’au regard de plusieurs tableaux énumérés ci-dessus, il n’y a pas d’autre alternative qui soit propice pour la RDC en dehors d’une guerre totale avec comme objectif immédiat : « la récupération complète du Nord-Kivu en vue d’y restaurer l’autorité de l’État et repousser les ennemis jusqu’à leur dernier retranchement».
À l’inverse, l’ennemi s’emploiera à affaiblir les institutions mises en place démocratiquement à travers ses supplétifs du M23 et, dans l’avenir, chasser les populations locales tel qu’il l’a fait avec les Hutus, confondus aux génocidaires et qui ne peuvent plus jamais rentrer au Rwanda.
D’où, au-delà de la stratégie diplomatique, très encourageante du reste, la RDC doit impérativement chercher à s’imposer, militairement s’il le faut, sachant qu’en baissant les bras, c’est le minuscule Rwanda qui, constamment, brandit la menace de ravir à la RDC le Kivu, va dominer la grande RDC, recroquevillée sur elle même, incapable de briller tant sur la scène régionale qu’internationale.
Cependant, se trouvant dans des circonstances similaires, M’zee Laurent Désiré Kabila avait sollicité de manière officielle l’appui militaire de la Namibie, l’Angola et le Zimbabwe pour contenir les avancées des armées de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi ayant juré, à cette époque, de lui faire la guerre par procuration et de manière directe. N’eut été sa mort programmée dans sa ceinture immédiate, ses agresseurs auraient eu du mal à le vaincre.
Partant de cette expérience de l’histoire congolaise, le regime de Kinshasa est tenu de tisser des alliances sérieuses basées sur l’amitié mais également sur les intérêts avec les puissances africaines et mondiales pour mettre une fois pour toutes fin à l’extravagance de Paul Kagame, en prenant soin d’impliquer le peuple dans le schéma de la défense de son territoire national. Un accompagnement et un soutien psychologiques de la population sont indispensables, car, les FARDC ne doivent nullement se sentir abandonnés.
Concernant l’affaire des Tutsis régulièrement évoquée par Paul Kagame depuis Laurent Nkunda, Jules Mutebusi, Bosco Ntaganda, SULTANI MAKENGA, et que sais-je encore, pour justifier les rébellions à l’Est, c’est une supercherie savamment orchestrée pour manipuler l’opinion publique internationale. Car, durant les six dernières années de Félix Tshisekedi, aucune fois les Tutsis »congolais » ont été maltraités. Et, l’histoire renseigne que Bob Kabamba, Tutsi de son état, était le principal rédacteur de la constitution de 2006. Et, en bon père de famille, Tshisekedi n’a cessé de clamer que les banyamulenge sont nos frères. Et même dans le cas où il y aurait eu injustice, le recours aux armes ne peut en aucun cas justifier cette violence abjecte et des morts en cascade, dès lors que la Constitution en vigueur a prévu des mécanismes nécessaires pour régler toute dissension.
À suivre…
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