Ange Pabolangi Onda : « L’opinion doit savoir que les leaders et les militants de l’UDPS-Tshisekedi ont payé un lourd tribut pour la conquête de la démocratie en RDC»

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Dans la troisième partie de son interview exclusive à Liberté PLUS, le Secrétaire National adjoint de l’UDPS/Tshisekedi à l’internationale Socialiste, Monsieur Ange Pabolangi Onda, s’est penché sur la situation politique au sein de son parti, marquée par la remise en cause de l’autorité du Président intérimaire et Secrétaire Général Augustin KABUYA, par une frange des cadres.

Sur cette question épineuse, le numéro 2 de l’internationale socialiste au sein du parti de Félix-Antoine Tshisekedi a retracé l’historique du parti, parlant des multiples crises qui ont secoué le parti depuis sa création, avant de prodiguer des conseils à ceux qui ont préféré créer la fronde, au moment où les enjeux politiques obligent le parti au pouvoir à afficher une unité inébranlable.

« Si vous regardez depuis 82, explique Ange Pabolangi, on a eu beaucoup de crises. Déjà en 1985, il y a eu une forte dissension parmi les leaders de l’UDPS par rapport à la main tendue du pouvoir dictatorial de Mobutu envers l’opposition dont l’objectif était celui d’affaiblir le parti. D’ailleurs, en 1987, lors de la signature des accords dits de Gbadolite, cette scission a été actée par la création de l’aile dite DPR ( Direction politique rénovée) avec les hauts cadres contestataires parmi lesquels Corneille Mulumba et Omer Kamba qui fut mon professeur aux humanités.

Alors qu’on parlait de plus en plus du déclin de l’UDPS, monsieur Étienne TSHISEKEDI sauva le parti par l’acte héroïque de l’organisation du meeting du 17 janvier 1988 au pont Ngabi, en bravant la dictature de Mobutu»

Et d’enchainer : « L’opinion doit savoir que les leaders et les militants de l’UDPS ont payé un lourd tribut pour la conquête de la démocratie en RDC. D’ailleurs, lorsque je termine mes humanités en 1987, les enfants des fondateurs ( Tshisekedi et Kibassa) qui étaient avec moi dans la même école à Malula ont perdu deux années de leur scolarité à cause des arrestations et relégations de leurs familles respectives à l’intérieur du pays.

Après le discours du maréchal Mobutu du 24 avril 1990 et l’avènement de Mzee Laurent-Désiré Kabila en 1997, appuyé par les troupes rwandaises, le leadership de l’UDPS a été ébranlé quant à la ligne politique à suivre: « Pactiser avec les agresseurs ou continuer la lutte de la libération ». C’est cette deuxième voie que nous, UDPS, avions choisi.

Et lorsque le Président Tshisekedi est parti en 2007 jusqu’en 2010 en Belgique pour des soins médicaux, le groupe Beltchika a voulu s’accaparer du parti et évincer le leader historique malade ».

Ce rappel historique dont j’ai été témoin, fait-il savoir, me permet de cerner la crise actuelle avec beaucoup de discernement.

Le Président du parti, Félix-Antoine Tshisekedi étant empêché pour diriger le parti après son élection comme Président de la République, le Secrétaire Général faisant fonction de président du parti, l’honorable Augustin Kabuya Tshilumba, a eu sa légitimité grâce aux assises de Kisantu janvier 2023 et au Congrès de Nganda Yalha Août 2023, unanimement acceptés par tous jusqu’au prochain Congrès.

Contre toute attente, au lendemain des élections présidentielle et législatives de décembre 2023, des frustrations sont nées dans le chef des membres de l’UDPS non élus ou non nommés au sein des institutions. Certains amis de l’exécutif du parti avec lesquels nous évoluons, nous ont surpris par le communiqué de désaveu de la hiérarchie du parti via les réseaux sociaux, alors que le cadre de concertation et de dialogue existe au sein du parti et que les voies de solution n’étaient pas encore épuisées.

Ce que les gens doivent savoir est que la mise en place du parlement et celle des institutions étatiques est tributaire aux caprices constitutionnels ayant instauré la proportionnelle. Apparemment, les choses ont été orientées pour affaiblir les grands partis, à l’instar de l’UDPS.

 » La constitution fait que le parti au pouvoir doit négocier et faire des concessions aux autres, car, il est difficile pour un parti d’avoir 251 députés nationaux à lui seul sur les 500 que compte l’Assemblée National; ce qui, de facto, aurait une incidence dans la gérance du parti.

Pour mettre fin à la crise au sein du parti, Ange Pabolangi Onda invite les uns et les autres à privilégier les débats d’idées et des projets de société par rapport aux débats sur les individus. Car, l’UDPS, en tant qu’institution, devra rester tandis que les hommes passeront, quel qu’ils soient.

Le Secrétaire Général Augustin KABUYA ayant la confiance du Président et Haute Autorité de référence du parti, et fort de la légitimité lui conférée par les assisses de Kisantu et le Congrès de Nganda Yala, demeure la personne de référence autour de laquelle le parti doit s’unir pour accompagner le Chef de l’État, son Excellence Felix-Antoine TSHISEKEDI, dans la recherche des solutions visant à pacifier l’Est de la RDC et d’autres défis auxquels nous faisons face.

 » Mon expérience dans le parti fait que j’ai travaillé avec tous les SG que le parti a eu: Adrien Phongo, Rémy Massamba, Jacquemain Shabani, Mavungu, Kabund, Augustin Kabuya. Fort de cette expertise, on travaillera toujours pour la paix dans le parti.

J’en appelle tous les cadres et combattants à l’unité, la cohésion et la réconciliation au sein du parti. Car, notre parti est appelé à conserver le pouvoir la réalisation du projet de Société », a conclu

LIBERTÉ PLUS

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