Le Président Angolais Joao Lourenco, médiateur désigné par l’Union Africaine (UA), dans la crise sécuritaire en République démocratique du Congo, a annoncé son retrait en cette qualité dans un communiqué publié dimanche, 23 mars, par la Présidence angolaise.
Le Chef de l’État Angolais estime qu’il est temps pour lui de se retirer du processus de Luanda pour se concentrer sur ses nouvelles fonctions continentale.
« Deux mois passés après la prise de la Présidence en exercice de l’Union Africaine, l’Angola considère qu’il est temps de se libérer de la responsabilité de médiateur de ce conflit à l’Est de la RDC, a-t-elle confié, pour se dédier de manière pleine aux priorités générales définies par l’Organisation continentale, liées à la paix et à la sécurité du continent dans son ensemble, aux projets des infrastructures, au commerce libre continental, à la lutte contre les épidémies, endémies et pandémies, au développement économique et social et à la justice des africains et des afro-descendants par des réparations », renseigne le communiqué.
Même si tous les signaux attestent que la médiation de Lourenço a montré ses limites, la Présidence angolaise, par contre, met en avant les prouesses réalisées par le Président João Lourenço durant son mandat dans le conflit entre la RDC et le Rwanda.
« À la fin des successives rondes de discussions, d’importants progrès au niveau ministériel ont été obtenus au mois de décembre 2024, auxquels la RDC s’est engagée à neutraliser les éléments de FDLR, et le Rwanda, à procéder au retrait de ses Forces de Défense du territoire congolais, jusqu’aux limites des frontières entre les deux pays », explique-t-elle.
À travers le même document, elle critique, sans les citer, les négociations directes de Doha, et rappelle l’échec du sommet du 15 décembre dernier jusqu’au raté des négociations directes qui devaient débuter le 18 mars dernier entre le gouvernement congolais et les rebelles de l’AFC/M23.
L’Angola a toujours cru qu’il devrait avoir, parallèlement à ce processus, des négociations directes entre le Gouvernement de la RDC et le M23. A cet égard, elle y a travaillé et a pu obtenir le consentement des deux parties pour que la première ronde de ces négociations eût lieu à Luanda le 18 mars de l’année en cours, action nouvellement avortée in extremis, par un ensemble des facteurs dont certains externes et étrangers aux processus africains déjà en cours », rappelle-t-elle.
Sommes toutes, la Présidence de la République angolaise souligne que les actions liées aux efforts des Nations Unies, des autres organisations internationales et des pays de bonne volonté, qui peuvent contribuer à la résolution des différents conflits qui perdurent dans notre continent, en vue de faire taire les armes et arriver à une paix définitive, sont les bienvenues aussi longtemps qu’elles soient dûment concertées avec les médiateurs désignés aux processus, le Conseil de Paix et de Sécurité, ainsi qu’avec le Président de la Commission de l’Union Africaine.
En outre, elle garde espoir qu’avec la Commission de l’Union Africaine, un travail sera réalisé pour qu’on puisse trouver, dans les prochains jours, le Chef d’Etat du pays qui pourra assumer ce rôle de médiateur du conflit entre la RDC et le Rwanda, qui sera épaulé, bien sûr par les pays de la SADC, de la Communauté de l’Afrique de l’Est et les facilitateurs désignés au conflit.
MF/ LIBERTÉ PLUS
